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  4.  | Point marché d’avril 2025 : vers un ralentissement de la croissance économique

Un choc tarifaire mondial aux conséquences déjà palpables

Toute l’attention se porte actuellement sur l’administration américaine et ses décisions à venir au sujet des tarifs douaniers ! Les annonces faites le 2 avril sont de grande ampleur : +20% de taxes pour les importations de l’Union Européenne vers les États-Unis, +24% pour le Japon, +25% pour le Canada et le Mexique, +34% pour la Chine, +26% pour l’Inde, +46% pour le Vietnam… Et tout cela devrait entrer en vigueur dans les prochains jours.

Logiquement, de nombreux pays s’offusquent de ces annonces et préparent leur contre-offensive. On peut s’attendre à d’âpres négociations au cours des prochains mois et à des conséquences significatives sur la croissance mondiale. Les répercussions de ce climat anxiogène se font déjà sentir sur les indices de confiance des consommateurs et des chefs d’entreprise, sans parler bien sûr des investisseurs. Il est d’ailleurs à craindre que certaines entreprises ne soient obligées d’abaisser leurs objectifs pour cette année (certaines l’ont d’ailleurs déjà fait).

Pour le moment, ce sont les marchés boursiers américains qui en sont les premières victimes, et cela s’accompagne également d’une baisse du dollar contre la majorité des grandes devises.

Face aux États-Unis, des ripostes économiques s’organisent

À moyen terme, la véritable question est de savoir jusqu’où peut aller Trump. Car ses décisions vont avoir des conséquences peu agréables, y compris pour l’économie américaine (qu’il s’est pourtant engagé à défendre). Par exemple, les craintes autour d’une nette hausse de l’inflation ont fortement augmenté depuis le début de l’année. D’autre part, plaider pour plus d’investissements et de productions locales risque de provoquer une hausse des coûts tout en se heurtant à une pénurie de main-d’œuvre.

Et dans ce contexte, les autres pays et zones géographiques ne restent pas les bras croisés. L’Europe semble se réveiller, dans le sillage de l’Allemagne, qui a pris une décision historique : abandonner sa sacro-sainte rigueur budgétaire afin de soutenir sa croissance en lançant un très important programme d’investissements (qui représente 20 % du PIB sur 12 ans). Ce programme a notamment pour but d’augmenter les dépenses militaires et de moderniser les infrastructures du pays.

Les différents pays européens se sont mis d’accord pour accélérer leurs dépenses dans la défense (si possible d’ailleurs en achetant moins américain et plus européen). Même le Canada souhaite renforcer ses liens avec l’Europe dans ce domaine.

Dans le même temps, la Chine, l’Inde et le Moyen-Orient essayent également de nouer de nouveaux partenariats économiques et de réduire leur exposition aux États-Unis.

Marchés financiers et politiques monétaires : l’équation se complique

Au final, si la croissance économique venait à fortement ralentir, que ferait Trump ? Lui qui a par ailleurs promis de réduire les impôts. Et que feront les banques centrales : vont-elles accélérer les baisses de taux directeurs (donc les taux à court terme) et remettre en marche la planche à billets (le fameux QE : quantitative easing) afin d’acheter des obligations et ainsi faire baisser les taux d’intérêt à moyen et long terme ?

Pour l’heure, les marchés actions accusent le coup, notamment les marchés américains. Les flux d’investissement reviennent peu à peu vers l’Europe et les marchés émergents, une tendance qui pourrait bien se poursuivre au cours des prochains mois. Du côté des marchés obligataires, les taux d’intérêt américains se replient (les taux à 10 ans sont passés de 4,8 % mi-janvier à 4,2 %), actant la baisse des perspectives de croissance économique. Et après leur nette hausse début mars (sous l’effet du plan de relance allemand), les taux européens ont également amorcé un repli depuis deux semaines.

Le président américain compte annoncer le 2 avril l’instauration de droits de douane dits « réciproques », où concrètement, un pays qui appliquerait 40 % de taxes aux produits américains se verrait appliquer une taxe douanière à la même hauteur sur les produits qu’il exporte aux États-Unis.

« À l’approche » de cette date, surnommée « jour de la libération » par M. Trump, l’envie d’investir des marchés « est inexistante », commente Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank. Cela provoque « un sentiment de désolation sur les places boursières et dans les salles de marché du monde entier », abonde Jochen Stanzl, analyste pour CMC Market.

Les mesures devraient cibler en priorité les pays avec lesquels les États-Unis affichent une balance commerciale particulièrement déficitaire — la Chine, l’Allemagne, ou encore le Mexique par exemple — ou que la Maison Blanche accuse de « fermer leur marché » aux exportations américaines.

En complément

  • En Allemagne, la réforme de l’endettement a été adoptée comme prévu au Bundesrat.

  • En Turquie, la situation politique continue de se tendre après l’incarcération du maire d’Istanbul et leader de l’opposition.

  • L’inflation reste un sujet central, et la question des tarifs douaniers a refait surface après l’annonce mercredi par Donald Trump d’une taxe de 25 % sur tous les véhicules non produits aux États-Unis.

Côté valeurs

  • Microsoft aurait renoncé à de nouveaux projets de centres de données aux États-Unis et en Europe selon les analystes de TD Cowen. Ces derniers attribuent ce retrait à une surcapacité des clusters informatiques dédiés à l’IA.

  • CoreWeave « price » son IPO à 40 $, bien en dessous des attentes — nouveau signal négatif pour l’IA et déception pour les marchés.

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