Comment l’épargne peut financer l’économie réelle ?

Comment mon épargne peut-elle servir à financer l’économie réelle ? Nous allons tâcher de répondre à cette question de plus en plus importante aujourd’hui pour de nombreux épargnants.

Qu’entend-t-on par « économie réelle » ?

Si l’on souhaite financer l’économie réelle au travers de son épargne, encore faut-il savoir comment la définir.

Au-delà des labels, la principale distinction à opérer est celle de la finance primaire et de la finance secondaire. La première pourrait être qualifiée d’économie réelle alors que la seconde serait qualifiée d’économie financière, ou finance de marché.

Si l’on s’en tient à la définition la plus communément admise, l’économie réelle représente l’ensemble des échanges économiques qui fondent la production comme la distribution de biens et de services. On considère ainsi que « l’économie réelle » est l’ensemble des comportements économiques qui ont une influence concrète sur les chiffres d’affaires des entreprises.

Plus prosaïquement, financer l’économie réelle, c’est financer des entreprises, des projets, ou encore de l’immobilier.

La finance secondaire quant à elle permet d’assurer une liquidité plus ou moins forte. Schématiquement c’est elle qui vous permet de retirer votre argent lorsque vous en avez besoin.

Souvent opposée l’une à l’autre, les deux sont intimement liées : pour parvenir à financer concrètement l’économie réelle, l’économie financière a un rôle essentiel à jouer.

Financement de l’économie réelle : de la nécessité de bien orienter l’argent

Trop souvent, les fonds sont considérés par l’opinion publique comme nocif pour l’économie réelle. En réalité, un fonds n’est qu’un regroupement de participations financières qui peut être investi soit dans un marché financier primaire, comme une entreprise, soit dans un marché financier secondaire, comme la Bourse.

Dans la très grande majorité des cas, investir dans un marché financier secondaire ne profite pas à l’économie réelle. Lorsqu’il investit en bourse, un épargnant ne finance pas une entreprise mais un autre épargnant. [Guillaume Hublot, associé de KMH For life]

Le véritable enjeu d’un meilleur financement de l’économie réelle est celui de la bonne utilisation de l’épargne disponible.

Concrètement, le problème qu’il faut résoudre, c’est le fléchage de l’argent. Il faut se poser la question de son utilité, pour que les épargnants financent des actions qui contribueront à la transition climatique.

[Guillaume Hublot, associé de KMH For life]

Comment savoir si mon épargne est vraiment utile ?

Quelle est l’utilité de mon épargne lorsque j’investis ? Pour le savoir, il faut considérer la façon dont j’investis, ainsi que le destinataire de chacun de mes investissements.

Tout dépend donc du type de produit financier que j’utilise.

Ainsi, lorsqu’un épargnant utilise des fonds d’investissement en actions, il ne finance quasiment jamais directement une entreprise. Son point d’attention doit être porté sur la politique actionnariale du fonds d’investissement, qui est plus importante que le classement du fonds.

Lorsqu’un épargnant utilise des fonds d’investissement en private equity, il finance directement des entreprises. L’épargnant doit alors échanger avec son gestionnaire de patrimoine, pour connaître la nature de l’engagement de la société de gestion proposant le fonds et la façon dont il est mis en œuvre au travers des participations.

L’épargne peut contribuer à l’économie réelle et devenir une épargne de service,  comme par exemple pour certains investissements SCPI. Outre le fait de bien connaître les risques et le rendement de cet investissement, il est nécessaire que les fonds récoltés servent directement à financer la croissance d’entreprises ou soient nécessaires à l’adaptation environnementale.

C’est pourquoi nous affirmons que la cohérence des acteurs est plus importante que la norme du produit financier.